Aux méandres des souvenirs, il oublie
Volontairement pourquoi cette ordalie
Fut prononcée envers lui ! Son séjour
Sur terre prendra fin, quand verra le jour
Une aube affaiblie.
De sa basse-fosse, il entend les plains-chants.
Il avance, hagard; ses pas trébuchants
Le mènent ,vers la lucarne d'où se hume
L'air pur, léger, que le ciel bas, blanc d'écume
Verse sur les champs.
En pardonnant à ces bourreaux leur folie,
Il apaise son cœur. A l'heure accomplie,
Vers sa mise à mort; le front digne, hautain
Il marchera chassant très vite au lointain
La mélancolie.
Il ne fut pas de la race des méchants,
N'a pas non plus cambriolé les marchands.
C'est une victime innocente et apeurée;
Ayant rejoint en septembre l'empyrée
Des soleils couchants.
Soleils couchants
Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
texte de Verlaine dont j'ai pris les vers de la première strophe