En la vallée des pleurs le lys blanc est faiblesse,
Blotti au creux d’oubli lorsque surgit l’effroi,
Et sa tête inclinée frêle calice choit,
Le poids des mots trompeurs façonne sa détresse.
Au cœur de sa corolle est une eau pure fraîche,
Où vient boire l’oiseau,troubadour du passé,
Berçant de sa douceur le chagrin qui ébrèche,
Ses limbes virginaux, de son souffle glacé.
Le trille cristallin du rossignol est flèche
En son sein douloureux, déchiré par l’amour,
Ignorant ses sanglots! Ses larmes de velours,
Dans ses yeux délavés sombrent, folles flammèches.
Ce jour je suis ce lys, agonisant là-bas,
Cherchant ma vérité celle de ma souffrance,
À ses aveux menteurs refuse l’allégeance
Et de ce cœur livré sans qu’il y eut combat,
Il fait couler le sang l’étouffant à mains nues,
Là,l’ensevelissant en terres inconnues.
Que le pardon donné ne lui soit point pesant,
Et que le souvenir de mon nom soit gisant,
Aux ravins d’abandon, je deviens détenue.
11 février 2009
néo classique