La mort du saule
Le vent souffle très fort, rageur, tourbillonne.
Il ricane, démoniaque, et bâillonne
Le chant des oiseaux, peignant de noir les cieux.
Son haleine, froide et puissante crayonne
Une déchirure au sol, qu’il vermillonne
Sans charité, d’un souffle pernicieux.
Les grands arbres, dont le sommet papillonne
Gémissent de peur ! Un beffroi carillonne
Au lointain, puis redevient silencieux.
Éole, redoublant de force, bouillonne
Au paroxysme de sa fureur, billonne
Sans distinction, sauvage et vicieux.
Dans le jardin, un saule dans la tourmente
Résiste vaillant ! La démence écumante
De l’ouragan, agite sa frondaison
Voile d’un rideau de brume l’horizon.
Malgré son cran, sous la rafale inclémente
On entendit une clameur alarmante,
Le géant succombait à la nuaison !
Il n’aurait pas de prochaine floraison.