6 octobre 2010
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Il gisait là, assis aux rives du caniveau,
vêtu de haillons souillés, tachés de vomissures.
Entre ses mains exsangues, le portrait d’une femme.
Quand ses yeux vers moi, se sont levés j’ai vacillé,
Au bord d’un lac de douleur, un gouffre noir sans fond.
Mon âme gémit doucement de cette vison d’apocalypse.
Qu’était-il ce pauvre diable au visage angélique
Où le désespoir se lisait comme dans un livre ouvert?
Craintive, je quêtais des réponses à mes questions muettes.
Je suis l’amour oublié par les hommes,
Aux lèvres de l’univers dans cette galaxie
Je suis banni agonisant sous l’indifférence.
Dans le lit des amants je fus souvent présent,
Désormais seul le désir est roi, repoussé je suis,
Par des mains impies, endeuillées, enchaînées par le plaisir.
Sa voix se brisa, les pleurs noyaient ses prunelles,
Délavées par les soleils éclatants de l’oubli.
Il se redressa et d’un pas chancelant lourd s’éloigna.
D’un geste je voulus le retenir, bouleversée,
Mais ma main retomba telle une feuille au vent,
Inutile , frêle barrière entre lui et cette haine.