A pas feutrés l’hiver arrive
Ourlant de givre les buissons
Figeant les herbes de la plaine.
Dans les sorbes chante la grive,
Sur l’eau du lac tout engourdi
Dansent les tout petits bruants.
Un carton brun dans les buissons
Sert d’abri , quand le froid arrive,
Pour un clochard rêvant de grive
Et de fleurs embaumant la plaine,
Du vol éthéré des bruants
Sur l’étang à l’air engourdi
Du pain rassis, faute de grive,
Dans la main il lorgne la plaine.
Doucement il s’est engourdi,
Un froufrou d’ailes des bruants
L’accompagne jusqu’aux buissons,
Et l’ange de la mort arrive.
La brume descend sur la plaine
Et cesse le chant de la grive,
Sur l’eau se mirent les bruants,
Le sol sommeille engourdi
La froidure mordante arrive
Fendille le vert des buissons.
Vont partir bientôt les bruants,
Même le ciel est engourdi
L’aquilon joue en les buissons,
La horde des frimas arrive
Étouffant les bruits sur la plaine,
Fuit à tired’aile la grive.
L’homme est tombé, trop engourdi,
Pendant l’envol doux des bruants.
Dans le soir, Atropos arrive
Vers son carton dans les buissons.
Il n’entend plus chanter la grive,
La neige tombe sur la plaine.
L’hiver arrive ! En les buissons
De la plaine se sont tu grive
Et bruants. Tout s'est engourdi !