La complainte du bagnard.
Sous le soleil brûlant, les pieds lestés de fers
Avancent trébuchants. Commence le voyage.
Lourdement, pas à pas, il approche l’enfer.
Au séjour des damnés, où les nuits marécages
Succéderont aux jours cloaques sans retour,
Où les coups de fouet, seront le seul langage.
Les souvenirs heurtent le silence alentour,
Des images naissent, celles de cette gueuse
Morte sur le sol froid, du sang sur ses atours.
Il avait tant aimé ses courbes somptueuses,
Ses yeux insondables d’un éclat diamant,
La douceur de sa voix, de ses mains audacieuses.
Elle dansait souvent, au doux chant des amants
Sa robe voltigeait, sur son corps de déesse,
De longs cheveux cuivrés, un air des plus charmants.
Mais la jalousie naît et le cœur alors, blesse,
Distille son poison! Satan arme sa main,
Du poignard meurtrier, consumant sa détresse.
Il tombe lourdement, il n’a plus rien d’humain.
4 Décembre 2009